Banh Mi ou sandwich vietnamien au poulet

Je n’avais jamais mangé de banh mi, le sandwich vietnamien, en fait; dans la rue, je veux dire, acheté à une échoppe. Au Vietnam, j’ai surtout profité des pâtes et des phô. Ce fut donc une surprise, quand j’ai réalisé cette recette pour un client : une très agréable surprise, tant c’est bon ! Voici la recette du banh mi au poulet, un sandwich au poulet, aux légumes de printemps et aux épices.

Qu’est-ce qu’un Banh Mi ?

“Banh mi” ou plutôt “bánh mì” est un mot composé qui signifie “pain”. Le mot bánh désigne toutes les pâtes cuites, qu’elles soient de céréales ou d’ingrédients comme la viande. Tout gâteau, tout pâté, s’appelle bánh en vietnamien. Mì désigne ce qui est à base de blé. Tu retrouves donc le terme bánh dans une multitude de plats, comme les bánh bao, littéralement, “pain sac”, ou bánh mì kẹp qui signifie pour le coup, sandwich.

Le pain a été introduit au Vietnam du temps de l’époque coloniale, quand le Vietnam était noyé dans l’Indochine avec le Cambodge et le Laos actuels, et qu’il était divisé en 3 provinces, du nord au sud : le Tonkin, l’Annam et la Cochinchine. Depuis l’indépendance en 1954, le Vietnam est un pays émergeant, à parti unique, le Parti Communiste vietnamien.

On dit de cette époque, que “bánh mì” est dérivé de “pain de mie” : en effet, le pain dont on parle est plus moelleux que notre baguette, composé à la fois de farine de blé et de farine de riz. La baguette vietnamienne est aussi plus petite, plus douce car elle contient du sucre, sa croûte est fine et sa mie dense ultra moelleuse. Parfaite pour faire un sandwich en fait! 😀

Le banh mi est donc devenu le sandwich que l’on connaît, garni de viande et de légumes, un emblème de la street food vietnamienne. Il est traditionnellement composé de porc sous forme de poitrine rôtie ou de pâté. Ce fut longtemps un produit de luxe, car onéreux à cause de la farine de blé qui était importée. Jusqu’à la “révolution” économique du Vietnam, son ouverture à l’économie occidentale en 1980 (une sorte de pérestroïka appelée  Đổi Mới), ce sandwich restait un sandwich cher. Mais il est devenu aujourd’hui un plat de la street food et on retrouve à côté du banh mi thịt nướng (à la viande grillée), des banh mi aux oeufs, des banh mi chả lụa (à la bolongaise de porc, des boulettes en fait), des banh mi jambon (pas besoin de traduire ce terme toujours en usage au Vietnam 😉) et des bánh mì pa tê (pâté). L’émigration vietnamienne a fait le reste pour le diffuser dans le monde entier.

Comment composer le sandwich vietnamien au poulet ou Banh Mi ?

Le banh mi est aujourd’hui une recette très répandue dans les rues occidentales : facile à préparer, c’est un sandwich qui se décline au poulet, au porc, à la charcuterie. On y retrouve toutes sortes de légumes frais ou marinés. Mais il existe quelques constantes pour réaliser un banh mi traditionnel :

• le pain, déjà, doit être de la baguette ou du pain banh mi maison,
• la matière grasse dont on tartine le pain est du beurre et de la mayonnaise. Oui les deux. Mais on peut opter pour un sans mayo ou un sans beurre,
• il faut du piment (ớt) qui peut etre fort ou doux, selon son goût,
• la coriandre fraîche, qui donne cette saveur inimitable au banh mi.

Pour mon sandwich vietnamien au poulet, j’ai opté pour les choix suivants :

• j’ai acheté des demi-baguettes à cuire, car il n’y a pas à dire , le format est parfait pour mes banh mi,
• j’ai cuit le poulet dans une marinade au citron vert et à l’huile de sésame,
• j’ai mélangé de la mayonnaise et de la sauce Sriracha,
• j’ai fait mariné mes concombres et mes carottes dans une marinade sucrée salée au vinaigre.

Que boire avec le banh mi poulet, accord met-vin.

Pour déguster nos banh mi, comme nous étions à table, j’ai opté pour un vin rosé. Comme ce sandwich se découpe en tronçons sans problèmes, je l’ai servi lors d’un apéro dînatoire. C’est assez sympa d’avoir ainsi un plat équilibré, très parfumé et facile à manger.

Le vin rosé que j’ai choisi est un rosé Val de Loire, assez puissant, du domaine Ampelidae. Vinifié à base de Cabernet Franc et de Gamay, c’est un vin avec un rose assez soutenu, en dehors des modes, qui donne à voir la couleur du raisin. Au nez, du fruit rouge, des notes florales et une pointe d’épice. En bouche, beaucoup de fraîcheur, une touche de rose. De la gourmandise et de la dynamique, dans ce vin qui accompagne très bien les apéritifs centrés autour des tapas et des salades car il résiste aux acides des vinaigrettes. Il sera aussi un bon allié des grillades au feu de bois, ses arômes de bois de rose et sa fraîcheur se mariant bien avec les notes fumées.

A noter que ce vin est vegan, certifié bio et Ecocert.