Voilà bien une idée qui me trotte dans la tête depuis un petit moment : conjuguer dans une même poêle saucisse de Montbéliard, potimarron et coings, soit une saveur fumée, une saveur noisettée et une saveur sucrée et légèrement acidulée. Voici le résultat.
La recette du sauté de saucisse de Montbéliard, potimarron et coing
Cette recette est de la parfaite comfort food d’automne. Cela faisait un moment que cela me trottait dans la tête et j’avoue que le résultat est à la hauteur de ce que j’attendais : un plat simple, réconfortant, sucré, salé où les saveurs de la saucisse fumée s’allient super bien avec les notes de noisettes du potimarron et au goût sucré acidulé du coing. Les textures entre le côté un peu farineux du potimarron, fondant du coing et croquant de la saucisse … c’est délicieux. Et c’est si simple à faire : je l’ai préparé d’avance, dans une poêle, et pour le réchauffer, je ne me suis pas foulée : j’ai tout mis au four à 160°C pendant 20 min.
Je voulais aussi te parler de saucisses : j’adore cela. Quand j’étais petite, mais alors très petite (genre mes premières dents), ma charcuterie préférée était le saucisson à l’ail fumé de papi. Il paraît que, dans la boutique, derrières le comptoir, pendant que Mami servait les clientes (car en ce temps-là c’était les femmes qui faisaient les courses! ), je tirais le bas de sa blouse pour réclamer des petits morceaux de saucisson. La saucisse de Montbéliard a une saveur assez proche du saucisson à l’ail fumé, un bon équilibre et du croquant. Une fois cuite, j’ai tendance à la manger comme cela, non réchauffée, en petites rondelles… avec de la moutarde de Bourgogne au miel, c’est une tuerie intégrale.
Qu’est-ce qu’une saucisse de Montbéliard ?
Originaire de Franche-Comté, elle a une peau assez fine, un parfum assez développé et un fumage équilibré. C’est une saucisse qui peut se déguster froide ou chaude, de l’apéro jusqu’au pique-nique (oui j’ai pas osé encore en dessert). Elle a reçu une IGP en 2013 et est produite par 27 fabricants artisanaux ou industriels, dont 11 en Label Rouge. La saucisse de Montbéliard est un hachis de maigre et de gras de porc, porc qui aura été nourri au lacto-sérum (le petit lait résultat de la fabrication des fromages de Franche-Comté).
Les saucisses de Montbéliard sont indissociables des fermes à Tuyé : ces fermes construites en 3 ans avec plus de 300 sapins, abritent les animaux, les hommes et leur production. Au centre de ces ferme, le tuyé est une tour de 12-15 mètre de haut qui est placée au-dessus du foyer et dans laquelle on fait fumer toutes les salaisons au feu de résineux. Le fumage des saucisses est lent, délicat : ces charcuteries qui ne contiennent pas plus de 30% de matières grasses développent ainsi des saveurs complexes qu’enrichissent leur assaisonnement en carvi, poivre et autres épices.
La saucisse de Montbéliard se trouve crue ou cuite. C’est marqué sur le paquet : cuite ou à cuire. J’ai tendance à l’acheter déjà cuite pour pouvoir la grignoter et la placer directement dans un sandwich ; mais si tu as sous la main une saucisse de Montbéliard non cuite, plonge-la directement sans la piquer surtout, dans l’eau bouillante pour 20 minutes, égoutte-la et prépare-la selon ta recette (ou picore !).
Quelle est la différence entre la saucisse de Morteau et la saucisse de Montbéliard ?
Il y a d’abord une différence d’âge… immense… mais je t’en parle dans quelques lignes.
Tout d’abord, apprenons à les distinguer, et c’est assez simple : la saucisse de Morteau a une petite cheville de bois qui ferme de boyau, alors que la saucisse de Montbéliard n’en a pas. Autre distinction, la saucisse de Morteau est trapue, la saucisse de Montbéliard est plutôt allongée.
Autre différence, si tu veux une saucisses croquante, avec des arômes de poivre et de carvi : la saucisse de Montbéliard est ta copine, ou plutôt les 2 saucisses de Montbéliard, car elles sont toujours vendues par 2. Par contre, tu veux 1 seule belle saucisse, moelleuse, juteuse, tu choisiras la saucisse de Morteau.
L’autre énorme différence, c’est que la saucisse de Montbéliard a plus de 2000 ans alors que la saucisse de Morteau a à peine 5 siècle, la jeunette… C’est un peu son arrière-arrière-arrière cousine. On dit en effet que la saucisse de Montbéliard remonte au 1er siècle avant JC, que la tribu des Séquanes du Jura (les ancêtres gaulois des Comtois) en fabriquait déjà et qu’elle a fait le délice des Romains !
Que boire avec le sauté de saucisse de Montbéliard, potimarron et coing ?
Oh je t’ai choisi une petite merveille de cacao, d’épices douces, de velours et de fruits mûrs : la cuvée Diane du Château Pré La Lande (14,90€) C’est un vin d’une propriété tout en culture biodynamique, élaboré avec des raisins bien mûrs de Merlot et de Cabernet franc. Sombre et concentré, la cuvée Diane du Château Pré La Lande, a été élevée pendant 12 mois sous bois, pour donner un vin tout de velours, une bouche ample et une pointe de réglisse qui te fait te resservir avec gourmandise. La cuvée Diane est résolument un vin qui accompagnera les prémices de l’automne, les plats confits ou les viandes rouges juste poêlées. Moi qui adore les produits tripiers, je lui ferai bien son affaire avec des rognons sautées rosés, un foie de veau ou un riz de veau rôti au beurre. Ce vin accompagne parfaitement le potimarron, les gratins Dauphinois, et d’autres régalades comme une tourte aux champignons. J’adore!
Sauté de saucisse de Montbéliard, potimarron et coing
Ingrédients
- 2 saucisses de Montbéliard cuites
- 1 coing
- 1/2 potimarron
- 1 oignons rouges
- 2 c. à soupe huile d’olive
- 1/2 verre vin blanc de Savoie
- 1/2 verre eau
- sel
- poivre blanc
- persil ciselé
Instructions
- Eplucher l'oignon, le coing et le potimarron. Ciseler l'oignon en lamelles, le coing et le potimarron en cubes de 1.5 cm.
- Couper les saucisses en 2 dans le sens de la longueur puis en rondelles.
- Faire sauter les légumes et l'oignon dans l'huile pour les dorer. Saler, poivrer. Ajouter la saucisse de Montbéliard, faire sauter le mélange 1 minute.
- Mouiller de vin blanc, couvrir et cuire jusqu’à évaporation du vin.
- Mouiller d’eau et poursuivre la cuisson qui doit totaliser en tout 20 minutes.
- Laisser évaporer le liquide restant s’il en reste. Servir chaud parsemer de persil ciselé.