Une envie soudaine de voyager en Asie dans votre assiette ? Une envie de viande mais autrement ? Avec une sauce brune, onctueuses, sucrée et salée ? Une envie de fraîcheur mais sans salade ? Voici ma recette de Tigre qui pleure, une recette traditionnelle de boeuf grillé de la cuisine thaïalndaise. Une recette que j’ai voulue à la porter de tous, facile à faire, en, vous donnant les équivalents entre les produits français et les produits thaï.

Qu’est-ce que le Tigre qui pleure, pourquoi appelle-t-on cette recette de boeuf grillé ainsi ?
Le Tigre qui pleure est une recette de viande de bœuf marinée dans un mélange de condiments, de sauces et d’épices, puis grillée. Le Tigre qui pleure est toujours servi tranché finement en lamelles, accompagné d’une sauce brune sucrée-salée assez épaisse et onctueuse. .
L’origine du nom Tigre qui pleure
Très belle recette, le bœuf grillé à la thaïe est appelé de deux noms qui se ressemblent : Le Tigre qui Pleure ou Les Larmes du Tigre ( seua rong haï ). La légende raconte qu’un tigre, ayant goûté le plat de boeuf et ayant fini son assiette, s’était mis à pleurer car il en désirait à nouveau, tellement il trouvait bon ce plat. Une autre légende raconte que le tigre pleure parce que le morceau le plus tendre qui constitue la recette est le filet, partie inaccessible au tigre car caché derrière les côtes des animaux. Comme toutes les recettes, de nombreuses légendes circulent et il y a bien d’autres versions pour cette recette de Tigre qui Pleure. Pour moi, j’ai toujours imaginé qu’on dévorait le tigre et qu’il “pleurait” car en trempant les morceaux de viande dans la sauce, des gouttes retombaient dans le riz du bol ! 😅
La cuisine Thaïlandaise et la place du Tigre qui pleure.
La cuisine Thaïlandaise est une cuisine un peu à part dans l’univers culinaire asiatique, et ce, pour plusieurs raisons.

- La cuisine thaïlandaise est d’abord réputée pour sa street food au point que Bangkok est classée la ville où on mange le mieux au monde. Deux fois élue meilleure destination pour la Street Food par la télévision américaine CNN, Bangkok est LA ville où l’on trouve le plus de marchands ambulants. A tel point qu’un d’entre eux, la cuisinière Jai Fai, reconnaissable à son masque lunettes, a reçu une étoile du célèbre guide Michelin.
- Riche des influences proches ou lointaines, la cuisine Thaï est à la fois très accessible à tous les palais, mais aussi très raffinée. On ne peut qu’être admiratifs des magnifiques sculptures de fruits, les thaï ayant porté l’art de la découpe des fruits et des légumes à son plus haut point.
- On ne peut qu’être étonné par la multitude et la diversité des innombrables recettes de la cuisine thaïlandaise où se retrouvent comme un triptyque sacré : la coriandre, la citronnelle et le piment. Dans un pays aux multiples passages et très ouvert sur l’extérieur, la cuisine chinoise, la cuisine indienne et la cuisine occidentale y ont créé un mix des plus réjouissants où la cuisine Thaï ne se résume pas à la soupe Tom Yam ou au riz frit Pad Thaï et où elle bénéficie de toutes ces influences.
- La cuisine thaïe est une cuisine qui est à la fois sucrée salée, très très pimentée et qui manie beaucoup l’aigre. Elle sert les plats avec des sauces dips, les nam chim ou nam jim, qui sont des sauces à tremper à la fois pimentées et aigre-docues.
Les plats emblématiques de la cuisien thaï sont :

- La soupe Tom Yam : c’est le plat emblématique de la Thaïlande. Les soupes sont en générale dans les pays asiatiques un plat de base et la Thaïlande n’y déroge pas. Infusion de plantes, de racines, de condiments, elle peut être agrémenter aussi bien de viande que de poisson ou de crustacés. Le Tom Yam est une soupe aigre-douce composée de bouillon, de lait de coco, de citron vert, de gingembre, de galanga et de piments. Le Tom Yam Kung (aux crevettes) est le plat national de la Thaïlande.
- Les nouilles sautées : Le Pad Thaï est un plat thaï très connu à l’étranger et très apprécié en Thaïlande parce qu’il a été promu après la 2nde guerre mondiale par un gouvernement Thaï qui essayait de réduire la consommation de riz. Constitué de pâtes sautées au wok avec des œufs, du graines germées, des cacahuètes, des crevettes, du nam pla (le nuoc mâm thaï), du tamarin et du citron vert. Ce plat a tant de succès qu’il est en passe de doubler la place de la soupe Tom Yam et de devenir le plat national. C’est aussi le plat le moins cher que l’on peut acheter.

- Les Kaeng (curry de la forêt) ou kari : les curry, d’influence Khmers, font partie des plats courants et très épicés de la cuisine thaïe. Curry jaune, curry rouge, curry vert, selon la composition de la pâte de curry de base, les currys se font à tout. Souvent légèrement acide et très “chauds”, il faut bien demander “Ao maï phèt”, pas épicé, si on veut un plat adapté à nos palais occidentaux délicats.
- Les salades : comme beaucoup de pays du sud-est asiatique, on trouve des salades composées comme la Som Tam. La Som Tam est la fameuse salade de papaye verte, à la fois pimentée, acide et sucrée. Elle est très facile à faire, avec des carottes râpées, de la papaye râpée et des cacahuètes en garniture.
- Les viandes et les poissons : ils sont grillés, sautés, frits, et même cru, ce qui est assez rare en cuisine asiatique où l’on mange généralement les viandes et les poissons bien cuits.
- Les Brochettes sauce Satay : brochette – satay est un pléonasme car “Sate” signifie brochette. La sauce satay est donc LA sauce des brochettes. Viandes et crevettes en brochettes sont marinées dans une sauce à base de cacahuètes, lait de coco, tamarin et citron vert.
- Le Tigre qui pleure : Seux rxnghi (cela se prononce suea rong haï) ou Tigre qui pleure est une recette de boeuf mariné et grillé. Elaboré à base de filet, c’est une recette de viande que l’on peut cuire bleue à à point. Le tigre qui pleure est servi avec une sauce Nam Chim, c’est-à-dire une sauce dip ou à tremper, distincte de la marinade qui est à la fois sucrée, salée, pimentée et aigre.

Comment réussir le tigre qui pleure?
Le choix des ingrédients de la marinade pour le Tigre qui pleure.
Autant il peut être facile de trouver les ingrédients de base de la sauce et de la marinade quand on habite une très grande ville française avec une épicerie asiatique, autant dans ma campagne, c’est impossible. J’ai donc procédé par équivalence, histoire d’avoir les même saveurs, mais avec des produits que l’on trouve facilement dans les tous supermarchés de France.

Je procède ainsi pour mariner ma viande et ensuite pour élaborer la sauce :
- traditionnellement, la marinade est peu riche et la sauce est plus complexe. J’inverse les choses pour que la viande soit bien parfumée : je fais tremper la viande dans une marinade riche que je réutilise dans la sauce en ajoutant deux ingrédients.
La marinade de la viande (que j’utilise ensuite dans la sauce) est composée :
- de tamarin : c’est impossible d’en trouver dans la plupart du territoire métropolitain français. Mais la sauce anglaise Wocestershire sauce que je trouve dans les supermarchés en contient. Donc je l’utilise dans ma recette. 😃
- le piment prik chee fah est aussi introuvable : le piment d’Espelette peut le remplacer. Il en a les saveurs et la complexité tout en étant un peu moins fort et donc plus adapté à mon palais délicat d’occidentale. Pour corser le plat, si l’on veut quelque chose de plus fort, on peut ajouter en plus du piment de Cayenne.
- le sucre de palme : tu en trouves dans les commerces bio maintenant, mais on peut le remplacer facilement par une cuillère à café de vergeoise ou de sucre de canne complet.
- La sauce Nam Pla est le nom thaï de la sauce de poisson Nuoc mâm que l’on trouve maintenant dans le moindre supermarché. Donc j’utilise du nuoc mâm dans ma recette.
- La citronnelle : C’est ce qu’il est le plus difficile à remplacer. Il existe de la citronnelle surgelée dans les magasins spécialisés. Il existe de la citronnelle séchée aussi, mais là je déconseille fortement, on n’a plus ni la saveur ni la fraîcheur. J’ai mis des zestes de citron vert qui font bien le job car la citronnelle est très très rare par ici. Si vous trouvez de la citronnelle, bien sûr, il faut la privilégier.
Le choix de la viande pour le Tigre qui pleure :

Comme son nom l’indique, il faut faire pleurer le tigre d’enthousiasme. Donc une viande très tendre est de mise. On utilise généralement, selon nos découpes françaises, du filet ou du faux-filet dégraissé pour la recette du Tigre qui pleure. J’ai utilisé un autre morceau, un morceau “secret” très tendre et goûtu : le mouvant. Il faut le demander à un boucher, car on ne le trouve pas en supermarché. La surprise, un autre morceau très secret de chez le boucher peut faire l’affaire.
Je vous conseille de toute façon une viande pas grasse car on la cuit bleue normalement, et pas trop puissante en bouche (pas d’onglet par exemple) car cela concurrencerait la complexité de la sauce, et ce serait trop niveau saveur.
La cuisson du tigre qui pleure ou boeuf thaï
Le tigre qui pleure est une viande grillée, donc sur grill, barbecue ou une poêle à peine graissée. Je cuits la viande bleue, car elle est tendre, bien marinée et pas grasse. Cette cuisson donne à la recette beaucoup de fraîcheur en bouche et respecte l’esprit de la cuisine thaï qui cuisine aussi bien de la viande bien cuite que de la viande crue en tartare.
Les asiatiques ont généralement tendance à plus cuire la viande, surtout dans la cuisine chinoise. Si vous avez opté pour une viande un peu plus grasse, il est alors possible de cuire la viande saignante ou à point.
Quel accompagnement servir avec le Tigre qui Pleure?

Le Tigre qui pleur est servi traditionnellement avec du riz et parfois de la salade. J’opte parfois pour du riz gluant, mais la plupart du temps, je sers le Tigre qui pleure avec du riz Jasmin, le riz asiatique classique. On peut bien entendu servir ce plat avec un peu de salade, j’aime beaucoup accompagner le tigre qui pleure avec de l’oignon frais.
Côté accord met-vin, on peut déguster le tigre qui pleure avec une bière blonde comme la Singha, LA bière la plus ancienne du pays, dont le nom désigne un Lion, Quand le tigre pleure, le lion danse ? Je ne sais pas, mais cet accord fonctionne bien, tant la blonde Singha est une lager douce et peu houblonnée. Elle n’a que très peu d’amertume et offre des saveurs maltés de céréales fraîches. Elle accompagne les plats épicés parfaitement sans pour autant être dénuée de caractère.

Le Tigre qui pleure, boeuf épicé à la thaïlandaise
Ustensiles
- 1 Grands bols
Ingrédients
- 250 g boeuf filet ou faux-filet
- 1 bouquet coriandre fraîche
- 2 branches menthe
- 1 citron vert
- 1 c. à soupe cacahuètes non salées
- 1 oignons nouveaux ou 2 cives
- 1 c. à soupe huile de pépins de raisin
Pour la marinade
- 2 gousses ail
- 1 c. à café Worcestershire sauce ou de pâte de Tamarin
- 1 c. à café nuoc-mâm
- 1/4 c. à café piment d'Espelette le bœuf à la thaï est épicé, si tu aimes le chaud, tu peux mettre du piment fort.
- 1/4 zeste citron vert
- 1 c. à soupe citron vert
- 1 c. à soupe sauce soja
- 1 c. à soupe sauce soja sucrée ou 1 c. à café de vergeoise et 1 c. à soupe d'eau
- 1 cm gingembre frais râpé
- 1/4 c. à café coriandre fraîche en poudre
Pour la sauce
- 1/2 c. à café fond de veau
- 3 c. à soupe sauce soja sucrée
Instructions
Préparer la marinade du Tigre qui pleure :
- Éplucher et écraser les deux gousses d'ail.
- Les mélanger au reste des ingrédients de la marinade.
- Faire mariner 1 heure au moins (jusqu'à 24h) les pièces de viande dans la marinade.
Préparer la garniture du Tigre qui pleure :
- Laver et ciseler la coriandre fraîche.
- Concasser les cacahuètes.
- Couper le citron en quartiers
- Laver et ciseler la cive.
Cuire le Tigre qui pleure :
- Égoutter légèrement la viande, les faire revenir dans une poêle bien chaude avec un peu d'huile de pépins de raisin ou les faire griller sur une plaque chaude.
- Quand la viande est colorée des deux côtés, la retirer de la poêle, la laisser reposer sur une planche à découper (couvrir d'un papier alu et d'un torchon pour les garder au chaud).
Cuire la sauce Nam Chim du Tigre qui pleure :
- Déglacer le fond de la poêle avec le fond de veau dilué dans 5 cl d'eau, les 3 cuillerées de sauce soja sucrée.
- Ajouter le reste de marinade et laisser réduire à une sauce sirupeuse. Verser la sauce dans une coupelle.
Servir le Tigre qui pleure :
- Servir la viande tranchée en lamelles, parsemée de cacahuètes, d'oignons frais, de coriandre fraîche, de menthe, arrosée d'un filet de citron vert.
- Accompagner le tigre qui pleure d'une coupelle de sauce. Chacun trempera sa tranche de viande dans la sauce selon son goût.
Miam! Je ne suis pas du tout une grande viandarde , j’ai même connu de très longues périodes de végétalisme/crudivorisme, espérant soulager des sérieux pbs de santé en vain. Depuis plusieurs mois, je remange un peu de viande et cette recette est géniale, j’ai goûté une recette semblable dans un restaurant à Strasbourg, une tuerie(pour être honnête, c’est mon chéri qui l’avait choisi et j’ai passé mon temps à piquer dans son assiette tellement c’était bon!). Merci pour la recette, je vais pouvoir la reproduire chez moi.
Tout simplement une tuerie!!!!!!!!
J’ai fait cette recette hier soir pour mes enfants et moi. Tout le monde a adoré. Les réactions ont été au-delà de mes espérances : Extra bon, c’est comme au restaurant, aussi bon que les plats de mamie, …
Comme il y avait un végétarien parmi les convives j’ai utilisé un steak de soja en plus. D’après les commentaires c’était aussi bon.
J’ai pleuré à la fin parce qu’il n’y en avait plus. Snif.
P.S. : à quel moment doit-on intégrer l’huile de pépins de raisins et la menthe?
Merci beaucoup pour ce commentaire. Alors tu es devenu le tigre 😉 Oups pour la menthe et l’huile. Je corrige ma recette. La menthe c’est à la fin, l’huile c’était pour graisser la poêle. Des bisous.
Excellente recette de bœuf qui nécessite beaucoup d’ingrédients mais qu’on peut réutiliser. Dépaysement garanti.Parfaite tour de la question. Merci beaucoup.
Bonjour, merci beaucoup. Je suis ravie qu’elle vous plaise. Oui les recettes asiatiques demandent pas mal d’ingrédients, et pas toujours ce que l’on a en stock, mais c’est si bon! 🙂