Ces cupcakes tous doux sont élaborés comme des mini spongecakes aromatisés à la rose. Une grande douceur que j’avais créée en réponse à une histoire douloureuse.
Je viens de terminer mon mois de rééducation au centre Laennec de Malakoff. Je ne peux te dire combien ce programme m’a aidé! Car, même si cela ne se voit pas, j’ai un gros “handicap” dans ma vie de tous les jours: la douleur. Depuis que j’ai récupéré de l’opération de mon dos, j’ai développé une douleur chronique qui me fait ressembler à une vieille toute cabossée. Le plus pénible, c’était dans le lit où je ne pouvais pas me tourner seule, et le matin, au lever : j’arrivais à peine à me redresser de mon lit, et je devais m’accrocher à quelque chose pour me hisser debout (le radiateur en l’occurrence pour moi).
Or, jusqu’à maintenant, on me disait qu’il fallait que j’arrête mon métier (ma passion! tu te rends compte!), que je me repose, que je ne fasse plus d’effort, que je m’allonge pour protéger mon dos. Depuis 9 mois, je descendais peu à peu dans le gouffre de la dépression: la douleur augmentait et j’avais l’impression qu’on me fermait toutes les portes de l’avenir, de l’espoir.
Puis, j’ai rencontré le Dr Macé. Et toute son équipe du programme de remise à l’effort…
Mélanie, Arnaud, Anne-Sophie (kinés et ergothérapeutes) m’ont fait “souffrir” pendant un mois, tous les jours sauf le week-end. Ils sont allés chercher mes capacités, ils ont délié ce corps douloureux et l’ont peu à peu mis en mouvement, ils l’ont re-façonné à une vie normale et autonome, tout en luttant contre les idées reçues dont j’avais héritées (du corps médical même parfois!).
Non, faire du sport n’abimera pas mon dos.
Oui cela fera parfois mal comme pour tout sportif, mais plus j’en ferais, moins je souffrirai.
Oui mes muscles peuvent prendre le relais de mes articulations malades.
Et surtout:
Oui, la vie ne s’arrête pas à mes douleurs violentes.
Parce que passer un mois entier avec une charmante co-légionnaire, et avec cette équipe pleine d’allant, de force de conviction et d’empathie bienveillante crée du lien, j’ai préparé ces petits cupcakes à la rose pour leur offrir à mon dernier jour: pour leur rendre un peu de la douceur qu’ils m’ont apportée.
PS: le centre Laennec traite de toutes sortes de lésions et de handicaps. Il permet aux personnes qui n’y croyaient plus de retrouver une autonomie. Le programme que j’ai suivi a été développé par le Dr Macé pour permettre aux personnes en souffrances chroniques ou en post-opérations de reprendre au plus vite une activité normale. Cela implique des efforts sur le moment, c’est dur, on verse quelques larmes car cela va te chercher les tripes, mais c’est extrêmement important. Il faut savoir que des personnes comme moi qui s’arrêtent de travailler ou de vivre normalement parce que les douleurs qu’ils endurent les paralysent, malgré les médicaments et leur volonté, sont entraînées dans un cercle vicieux qui peu à peu les plonge dans une solitude personnelle et sociale. Ne pas pouvoir travailler, cela veut dire être coupé de son milieu, devenir de plus en plus solitaire et tomber dans la dépression. Je suis bien entendu entourée dans ma vie personnelle de beaucoup d’amis chers et d’un homme merveilleux. Mais combien n’ont pas cette chance. Combien vivent des difficultés déjà dans leur vie personnelle. Les isoler dans la maladie, c’est les condamner à ne plus vivre. Je suis peut-être un peu excessive, dans mes propos, mais je l’ai ressenti comme cela. Et beaucoup de ceux que j’ai rencontrés dans les services “de douleurs” m’ont confié ce sentiment. Une sorte de victimisation et de culpabilisation qui loin de te conforter, te tire vers le bas. Laennec m’a donné beaucoup en un mois. Je vais continuer cette rééducation car j’ai encore à me soigner. Mais au lieu de me montrer que ma vie était condamnée à souffrir sans aucun espoir d’amélioration, ils m’ont transmis un pouvoir précieux: le pouvoir de décider de la manière dont je voulais vivre avec la douleur, le pouvoir de la gérer et de me permettre d’exercer ma passion: la cuisine.
Cupcakes à la rose
Ingrédients
- 100 g farine de blé T45
- 2 oeufs
- 100 g sucre en poudre
- 100 g beurre
- 1 c. à soupe hydrolat de rose
- 2 pincées sel
Pour le glaçage
- 65 g sucre glace
- 30 g beurre
- 1 c. à soupe hydrolat de rose
- 12 boutons roses séchées comestibles
Instructions
- Préchauffer le four à 160°c chaleur tournante.
- Faire fondre les 100 g de beurre, laisser tiédir.
- Battre au fouet les oeufs et le sucre jusqu'à ce que le mélange soit une mousse épaisse et blanche.
- Incorporer la farine en 3 fois en la tamisant au travers d'un chinois ou d'une passoire fine. Soulever bien les oeufs délicatement en incorporant la farine pour qu'ils ne tombent pas. Quand la farine est incorporée, ajouter le beurre l'eau de rose.
- Déposer des caissettes de cupcake dans les empreintes d'un moule à muffins. Les remplir de pâte aux 3/4. Cuire au four en les plaçant au plus bas pendant 35 mn.
- Laisser refroidir les cupcakes.
- Faire fondre les 30g de beurre.
- Mélanger le sucre glace, le beurre fondu et l'eau de rose.
- Glacer avec ce mélange les gâteaux. Déposer immédiatement un bouton de rose. Laisser prendre à l'air libre.
*bisous*
Très chouette article (as usual) désolée de ne pas commenter plus souvent mais ça me touche car j’espère que mes patients pensent aussi comme toi…..
Oh, bonjour Cath’: merci! C’est vrai que cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu ta “voix”. Mais je comprends, je suis souvent des blogs sans commenter car des fois je ne sais pas quoi dire, ou d’autres fois, je voyage de blogs en blogs entre deux boulots… En tout cas oui, je fais partie des “patients” (quel mot étrangement sensé) qui rencontrent parfois LE thérapeute qu’il leur faut. Je suis sûre que tu en as beaucoup de ce type :-). Bise