Hier nous avons visité un champ de blé LU’Harmony. Aujourd’hui je t’emmène dans un moulin… Nous avons été accueillis par Thierry Mondolfo, directeur général des moulins Evelia, dans un des moulins de l’entreprise, le Moulin de la Varenne.
Après la récolte, comment est conservé le blé pour la farine des Petit Beurre LU ?
Une fois le blé LU’Harmony récolté, il part à la coopérative. Terrena (la coopérative qui collabore depuis le début avec LU’Harmony) conserve les grains pendant une année environ, dans des silos dont elle a supprimé les traitements: pas d’antifongiques ou d’antiparasitaires du coup dans ta farine et donc dans ton Petit Beurre. Elle s’accorde uniquement le droit de traiter s’il y a une urgence sanitaire. Sinon, la méthode de conservation est simple et éco-responsable : le grain est conservé à une température de 10 à 15°c selon que l’on soit en hiver ou en été. La température des silos est obtenu par une ventilation naturelle nocturne. Au bout d’un an, selon les besoins du moulin, Terrena livre le grain.
Comment fonctionne un moulin ?
Un moulin, c’est quelque chose d’étonnant. Cela ressemble à un bâtiment de stockage, et c’est construit tout en hauteur. Le moulin de la Varenne est particulièrement moderne car il a brûlé il y a quelques années. Il est donc d’une conception très à la pointe.
Tout d’abord, il est isolé par rapport aux autres bâtiments pour des raisons de sécurité: stocker du blé peut se révéler dangereux. L’émission de gaz par le grain peut provoquer des explosions.
Un moulin a très peu de fenêtres -ici il n’y en a qu’une- pour éviter toute contamination extérieure et il est en plus en surpression. Cela permet d’éliminer le maximum de poussière, d’éviter que les insectes et les poussières extérieures entrent également.
Enfin, un moulin nécessite très peu de personne en son corps pour fonctionner: 3 personnes en tout sont dans le bâtiment même, donc le meunier, un opérateur et un technicien.
Le blé est pesé dans son camion (le camion passe sur une balance) et est ensuite passé dans une fosse. Il peut être stocké en silos si nécessaire puis sera assemblé selon la demande du client. Les blés sont analysés: propreté, humidité et taux de gluten sont analysés. Chaque blé contient plus ou moins de gluten (sa protéine), c’est elle qui donne de la résistance à la pâte une fois pétrie. Or si certaines farines ont besoin d’être riches en gluten (les farines dites de force, pour le pain ou la brioche) d’autres, la farine biscuitière, elle, ne doit pas trop en contenir.
Le moulin possède son propre labo où sont testées et les grains de blé et les farines une fois obtenues, pour coller au cahier des charges des clients. Le labo utilise notamment un alvéographe de Chopin, surprenant appareil d’analyse, qui pétrit et fait gonfler la pâte, puis la teste en la soufflant comme un ballon! Cela mesure sa résistance à la déformation, donc sa force.
Le blé est monté une première fois en haut du moulin, il descend par gravité ensuite au travers de plusieurs strates pour être nettoyé. Il passe par une épointeuse, un épierreur, un nettoyeur spérateur, puis une balance de blé sale. Enfin il est mouillé pour amollir l’enveloppe et faciliter la séparation de l’amande et de l’enveloppe. Il remonte tout en haut et peut être stocké à nouveau. Ensuite il est broyé.
Il sera broyé plusieurs fois selon les moutures et le blé comme la farine ne cesseront de monter et descendre dans le moulin par de nombreux conduits (soyons francs, une forêt de tuyaux, particulièrement beaux ici car très peu peints -ce n’est pas le cas de tous les moulins-.
Au Moulin de la Varenne, le grain est moulu dans des moulins à cylindres métalliques (contrairement aux meules anciennes qui étaient en pierre). Le broyage se fait par une action d’écrasement et de friction: il ouvre le grain et gratte l’enveloppe. Le claquage, autre appareil à cylindre, va réduire les semoules en farines. Enfin le convertissage est l’opération qui consiste à moudre les finots (son, germe etc.). Une fois broyé, le blé passe par des planchisters (la grosse machine qui secoue!!!) pour séparer les différentes parties du grain (c’est le blutage), et les différentes moutures (Semoule, farine, son, Farine T45, T60, etc.). Ces opérations de peuvent être répétées selon les granulométries désirées.
Enfin, la farine est stockée, tout comme le son (l’enveloppe du blé) et le germe. La farine, avant de partir en camion passe systématiquement par une bluterie de sécurité (un petit planchister) et un aimant pour garantir qu’il n’y ait pas de métal.
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