
Et si on faisait un petit tour au jardin d’Alain Passard au Château du Gros-Chesnay à Fillé-sur-sarthe, dans la Sarthe? Là, il y cultive les légumes de son restaurant l’Arpège et un art de vivre entre amis des plus charmeurs….

Il y a des journées idylliques, que l’on passe non seulement dans des lieux magiques mais en très bonne compagnie. C’est grâce à Cuisinez au Naturel que cette 1ère journée de décembre a ressemblé à ce qui s’approche pour moi du paradis, dans une maison pleine d’âme, aux charmes surannés et au passé conservé. Alors oui, il pleuvait, alors oui, il faisait froid, mais suivre Sylvain, le chef jardinier, fut un bonheur de poésie…

Le paradis fut total quand nous avons rejoint Alain Passard qui dans sa minuscule cuisine, nous avait préparé un festin !

Au coin du feu, dégustation des meilleures recettes de légumes que je n’ai jamais mangées, avec une émotion à chaque plat… Je comprends beaucoup mieux ce que dessinait Christophe Blain dans sa BD que j’adore.

Allez, je vous entraine dans ma visite…

Sylvain Picard, le premier jardinier, nous explique que la gestion du jardin repose sur la rotation des cultures et le respect au maximum de la nature.

Comme dit Alain Passard, au jardin comme en cuisine, il faut gommer au maximum la main de l’homme. Le beau geste est celui qui ne se fait pas sentir, celui qui offre le meilleur sans se voir.

Pour cela, Sylvain réinvente le jardin à l’ancienne, recrée les haies effacées par la modernité pour maintenir quelques degrés de plus, diversifie ses cultures et les espèces de végétaux pour favoriser au maximum la présence des insectes et va même jusqu’à nourrir les ragondins en leur sacrifiant un carré pour ne pas être obligé de poser des pièges.

Il réinvente la symbiose entre le topinambour et les ruches d’abeilles, alimente avec amour son terreau, et bien entendu, bannit toute plante hybride qui par définition appauvrirait de son potager.

Tout en favorisant le labour naturel (par le maillage des racines des plantes qui aèrent le sol), le moment vient parfois de nettoyer ce sol pour de nouvelles plantations de semis.

C’est alors Divine qui s’y colle, magnifique Beauceron. La terre est retournée uniquement sur 15 cm, pour ne déranger personne (il y a une vie sous terre ;-)) Il en résulte un art du jardinage qui donne de beaux légumes, nourris des bienfaits de cette terre riche et grasse.


Le feu nous attend pour sécher nos oripaux

La table est mise comme au restaurant, grand service, même ici, au milieu des jardins

Les légumes sont en attente… bientôt le festin.

Quand la cuisine devient geste: on reconnaît Alain Passard même sur dessin à cette façon de se tenir au-dessus de son ouvrage. La tenue de la mandoline, tout en concentration


C’est à ce moment-là que l’on se souvient qu’Alain Passard est un grand rôtisseur à l’origine, d’où l’importance du feu. C’est pour lui la plus belle façon de travailler le produit : la maîtrise du feu, apprivoiser sa puissance et adapter sa force.







Il sera temps de partir…


Mais je garde un tel souvenir… et la très grande envie de revenir à l’été.
J’ai eu la chance d’y aller au Printemps 2010 donc un temps bien plus agréable et j’en ai encore un très chouette souvenir. On s’était également régalé, ce fut incroyable !
Haaaaaan ! Tu as l’air d’avoir une super journée. Quand tu racontes, j’ai l’impression d’y être. Et finalement, le potager sous la pluie et le dejeuner dans la salle à manger sont aussi incroyables que sous le soleil de septembre, sous le magnolia. Je t’envie un peu 🙂
Chez toi aussi les photos sont superbes, j’aurais bien aimer y être aussi.
@philo: je te crois, deja sous la pluie c’etais magnifique….
@nana: merci, j’espere avoir transcrit tout ce que j’ai ressenti.
@vanille: je crois vraiment que c’etait un moment magique….
Une bien agréable journée en effet! Qui n’aurait pas rêvé d’être de la partie? Alain Passard est un magicien…
La merguez de betterave m’intrique. C’est sans viande aucune? Très belles photos.
Tu as de la chance d’y etre allé, j’en garde un très très beau souvenir. Qu’il est beau ce potager sous la pluie, et tellement différent de celui de septembre!
A bientot
@Dominique: ou un rêve…
@Hélène: juste le boyau est de porc, bien sûr, mais sinon, tout est végétal…
@Paris: oui, je sais, j’avais vu les reportages et j’en avais rêvé… J’ose dire que GDf l’a fait 😉
Très beau potager. Je ne comprends l’intérêt de ne pas désherber pendant que le légume pousse, le desherbage à la main n’abime pas le légume et pour certains légumes c’est même nécessaire si l’on veut qu’il pousse et ne soit pas noyé par la végétation qui l’entoure. Je suis née dans une famille de passionnés de jardinage et de potagers et j’aurai bcp aimé passer la journée dans le potager le plus célèbre de France