La boutique Jaune de M. Finkelsztajn, rue des Rosiers à Paris

La rue des Rosiers à Paris (4ème arrondissement) est assez célèbre  pour ne plus être à présenter… Elle a eu en son temps les ors du cinéma (Rabbi Jacob, Le Grand Pardon) ou les affres de l’actualité (1982 l’attentat chez Goldenberg).

La boutique jaune de Finkelsztajn rue des rosiers à Paris

Les gourmands et gourmets s’y promènent pour le plaisir des yeux ou la recherche d’épices, certains s’arrêtent pour un Bägel ou un Falafel, les fashinistas viennent y trouver les dernières tendances. J’ai connu cette rue quand j’étais petite (j’habitais le quartier) et à cette époque existait encore le hammam… Depuis, les choses ont changé et de nombreuses boutiques de mode ont remplacé les épiceries et les restaurants d’alors. Pourtant reste, irréductible une boutique qui fait le tarama et le caviar d’aubergines pour lesquels je traverserai tout Paris: la Boutique Jaune de Sacha Finkelsztajn.

Vatrouchka

La BOUTIQUE JAUNE est une petit façade jaune pétard qui trône face à la rue St Géry au 27 rue des Rosiers. On peut s’y arrêter pour prendre le thé, perché sur un tabouret et y déguster les gâteaux au pavot ou les délicieux gâteaux au fromage blanc: les Vatrouchka.

La Vatrouchka ou tarte au fromage blanc est la plus délicieuse et fraîche que j’ai mangé (et j’ai pourtant vécu à New York où j’ai pu en déguster de nombreuses). Elle est aérienne -ce qui est un défi quand on parle de cette pâtisserie) et délicieusement parfumée à la vanille ou au citron…

Mais ce que je préfère reste leur tarama à l’ancienne finement citronné et leur caviar d’aubergines doux et onctueux, dont je tartine un pletzel aux oignons . Le Pletzel est un petit pain rond aux oignons, “pletzel” signifiant “la petite place”, ce que ce pain rond rappelle par sa forme et qui est un nom ancien de ce quartier juif. Un délice!

enfin, tu trouveras tout ce qui fait les Delicatessen de l’Europe de l’est, tous les monuments de la cuisine yiddish, en salé et en sucré. A toi le foie haché, Gehakte leber, des harengs à la crème, Schmaltz herring, la carpe farcie, Gefilte fish, les saumons fumés, les Pirojki, les Böreks, les bagels, les blinis, le goulash et les cornichons molossols. Pour le dessert? Une tranche de gâteau au pavot, des lekeh, des pâtisseries au miel et aux amandes et j’en passe.

La Boutique est toujours pleine à craquer, les étales ne savent plus où donner du plateau de denrées, c’est l’opulence et la gourmandise sous la main. Mais seule une des serveuses polonaise aura le droit de te servir, pas touche, à regarder des yeux et à rêver des mets les plus délicat…essen.

Si vous allez dans ce quartier, vous pourrez compléter votre promenade par un crochet rue du Bourg- Tibourg (en sortant de la boutique, tourner à gauche, prendre au bout de la rue des rRosiers, la rue de Ste Croix de la Bretonnerie -légèrement en diagonale sur votre gauche- puis la 1ère à gauche) et quelques achats chez Mariage Frères -si vous aimez le thé!

4 réflexions au sujet de “La boutique Jaune de M. Finkelsztajn, rue des Rosiers à Paris”

  1. Bonjour. L’allusion faite en tête à l’attentat chez Goldenberg en 1982 me rappelle ce qui suit. En 1983 une chaîne de TV présenta une émission qui avait pour titre, “Rue des Rosiers, un an après”. Pourquoi pas après tout… Parmi les commerçants du quartier qui étaient interviewés figurait Finkelsztajn. Et bien entendu le journaliste-charognard se frottait déjà les mains rien qu’à l’idée de le mettre dans l’embarras avec sa question vicelarde : “est-ce que vous vous sentez… plus juif, ou… plus français” ? Je ne me rappelle pas ce que fut la réponse exacte (l’émission est peut-être conservée à l’INA) mais j’en ai retenu l’absolue supériorité du monde du travail, sur les intellectuels. Un intellectuel serait probablement tombé dans le piège, mais Finkelsztajn le balaya…

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    • Bonjour Luc, bien que ce ne soit pas du tout le lieu ici, puisque je parle de cuisine sur ce blog, mais parce que j’ai quand même un peu tendu la perche à votre commentaire en faisant allusion à cette terrible période, je dirais ceci: je ne suis sûre que l’on puisse baser un jugement aussi large sur la seule intervention entre un journaliste et un traiteur, comme je ne pense pas qu’il y ait une hiérarchie de sagesse et de morale entre ce que vous nommez un intellectuel et un homme du monde du travail, à supposer que l’intellectuel ne travaille pas. Il ne s’agit ici que deux individus dont l’un s’est montré fin et intelligent et l’autre peut habile et peu scrupuleux dans un moment aussi pénible. Mais de là à généraliser… La bêtise est malheureusement présente dans tous les milieux. Anne

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