Je crois que ce que j’apprécie le plus dans un livre de cuisine ou d’œnologie, c’est le plaisir de la pratique après une lecture saine: la dégustation! Alors, que demander en plus d’un livre qui vous initie à l’art du vin? Eh bien… Qu’il soit clair!
Le livre de Philippe Faure-Brac: Comment Goûter un Vin est de ces livres qui vous initie de façon simple et pratique à l’art du vin, ce qui est souvent antinomique. Cela fait assez longtemps que je cherchais un livre sur ce sujet qui ne me perde pas en route, ou du moins ne m’abandonne pas dans les limbes des cépages et des appellations tout en restant imprécis. J’avais goûter aux “le vin pour les nuls”, aux Larousse, Hachette et autres Nez du vin, sans vraiment apprécier une leçon claire, simple quoique riche. Surtout, il manquait toujours au porpos de la structure pour ranger tout cela proprement dans les tiroirs de ma mémoire -AH… Napoléon, la référence des oublieux!- Ces quelques lignes qui peuvent ancrer en votre mémoire les saveurs, les odeurs et autres réminiscences dont vous pourrez vous servir à l’occasion d’un achat, d’une dégustation ou d’une rencontre, elle sont enfin bien présentes dans ce petit opuscule tout à fait digeste.
Faure-Brac l’a fait, je suis comblée. Il identifie parfaitement les cépages par générique avec un art de la progression puis vous donne les exacts repères pour vous y retrouver. La géographie du vin ne s’encombre pas de cartes compliquées où les terroirs trop précis brouillent à jamais votre vue et votre souvenir, mais au contraire, vous donne les clefs pour avoir en tête une représentation schématique mais utile des terres et de leurs vins. Un code couleur discret vous rappelle ce que vous voyez en verre: au passage, chapeau à l’iconographe qui a su retranscrire en Phantom les couleurs du vin, cela tient de l’exploit. Le discours est bref, pragmatique, sans concéder en rien la poétique langage du vin, la langue est élégante sans maniérisme. Voilà un livre qui me… comble (répétition, je sais, mais c’est vrai).
Le monsieur quant à lui n’a plus besoin de publicité: Meilleur Sommelier du France (Jeune en 1984; confirmé en 1988) puis du Monde (1992), on peut le rencontrer dans son Bistrot du Sommelier (Paris 8) à l’occasion des rencontres qu’il organise autour d’une table et d’un vin (les vendredis des vignerons).
Il a à son palmarès de très nombreuses distinctions œnologiques et républicaines, il a écrit bien d’autres ouvrages sur le vin et l’art de composer une cave, mais ce qui me donne le plus à rêver, reste qu’il a été le sommelier d’Air France pendant 18 ans et qu’il a notamment participer au mythe Concorde.
Bonne lecture, sans modération.