Cela faisait depuis l’ouverture de La Passerelle que l’on hésitait à y aller avec Jeff. L’offre de restos à Issy est, comment dire… plutôt chiche. Il y a bien quelques brasseries et un ou deux restos modeux mais pas de quoi passer une vraie soirée de gourmandise délicate. Enfin, pas de quoi, jusqu’à mai dernier (mais pourquoi je ne suis pas venue plus tôt!!!) car je peux te dire que dorénavant, j’ai ma cantine gastronomique juste près de chez moi!
La Passerelle tire son nom de la passerelle qui relie les bords de ce bras de Seine à l’Ile Saint-Germain, passerelle que j’emprunte quasiment tous les dimanche lors de ma promenade apéritive… Le restaurant la Passerelle donne directement sur les rives et offre en été une terrasse agréable, protégée et dolante. En hiver, tu peux profiter de l’extérieur pour fumer… et de la vue des bords de l’eau de ta table.
La salle est très sobre, claire et classieuse. A part une ou deux petites notes de déco qui ne sont pas à mon goût, tu t’y sens bien, sur de grandes tables rondes à 3 ou 4 , dans des fauteuils au confort piégeant.
Mickaël Méziane est un très jeune chef qui a fait ses classes et ses armes dans les grandes maisons, et qui a su utiliser cette expérience pour revenir à la simplicité de ses envies (de son histoire aussi). Isséen, il est le fils d’un des restaurateurs les plus anciens et les plus chaleureux d’Issy les Moulineaux, le patron de l’Harissa. On retrouve dans sa cuisine le meilleur des accents méditerranéens, ainsi que toutes les touches de technicité qu’il a pu glaner au fil d’un parcours exemplaire: Le Pavillon Montsouris, le Prince de Galles, La Table de Joël Robuchon, Senderens et enfin le M64 où sévit l’épure technique de Edward Uchiyama.
La cuisine de Mickaël Méziane a de qui tenir donc et s’exprime en une créativité simple et faussement spontanée. Il y joue sur l’émotion, la couleur, le soin et la justesse. Je suis une fan d’artichaut et d’aubergine et j’ai pu me délecter d’une explosion printanière de ces deux produits hyper respectés dans leur fraîcheur et leurs simplicité mais agrémentés joliment de petites touches gustatives surprenantes.
Le moucharabieh qui est ensuite arrivé devant moi, couverture d’un riz arborio à l’encre de sèche et de gambas divinement croquantes, fut aussi pour l’enchantement de ce repas (et de toute la table d’ailleurs). C’est bon, c’est beau, c’est délicat. Et cela sait rester simple et généreux.
La soirée fut également une belle soirée car 1. j’avais mon Padawan à mes côtés, mais aussi parce que 2. le service est impeccable. Enfin une salle qui sait se tenir avec décontraction et souplesse mais qui n’oublie rien d’essentiel: comme s’effacer en te faisant face, comme tourner la bouteille vers celui qui vient d’être servi, comme ne jamais laisser les verres vides… et surtout sans être pesant. Un vrai sourire aussi, franc, qui sait faire plaisir. Je crois que je n’avais pas eu un service à ce point-là satisfaisant depuis Jean-François Piège, pour te dire…
La prochaine fois, dès les beaux jours, à moi la jolie terrasse!
Nous avons accompagné ce dîner d’un excellent Saint-Estèphe Château Tour des termes 2010. Le champagne de l’apéritif est du Besserat-Belfond (comme si je n’aimais pas cela!) et en dessert, on m’a servi un champagne de vigneron, un peu plus vineux, ce qui allait très bien avec le sucre: Eric Lemaire
LA PASSERELLE
172 quai de Stalingrad
92130 Issy les Moulineaux
Tel: 01 46 48 80 81
(Notre ticket: 80€/personne avec champagnes et vins)
PS: sur chaque addition, un euro est reversé à Un Maillot Pour la Vie qui offre aux petits malades un peu de rêve et de joie dans un quotidien difficile!