De manière générale, quand je ne suis pas bien, il faut que j’aille gratter de la terre… J’ai toujours eu ce besoin, depuis toute petite.
C’est pourquoi cela fait des années que je rêve de retourner à la campagne. J’ai été élevée à la campagne. Que ce soit dans l’Oise, enfant, ou pendant les vacances dans le Loiret chez mes grands-parents et en Corse, les mois d’été. Crapahuter, gratouiller le sol, planter, déterrer… je suis un petit animal fousiseur et défouisseur et qui se trouve bien au milieu des fleurs et des légumes.
En ces jours de beau temps où je ne manque pas d’abîmer irrémédiablement mes beaux ongles manucurés ;-)!, j’aimerais parler du soutien qu’apporte la fondation Truffaut aux projets des Jardins Thérapeutiques à destination des enfants atteints de maladies mentales ou de troubles nerveux.
Notamment le soutien que Truffaut a apporté aux ateliers hortithérapiques historiques de la Salpêtrière.
L’hôpital de la Pitié Salpêtrière a depuis les années 40 un gros service de psychiatrie infantile. C’est au sein de ce service que se sont rencontrés deux professionnels de l’enfance et de la psychiatrie: le Professeur Michel Basquin, alors chef du service de pédopsychiatrie de la Pitié-Salpêtrière et l’infirmière Anne Ribes. Cette dernière, vivant dans une maison avec jardin, se met à jardiner, découvre une passion et constate les effets sur son humeur. Elle s’incrit alors à un BTS arts du jardin aménagement paysager et finit par se demander comment exploiter cette passion dans le cadre de son activité professionnelle.
Un jardin, c’est un équilibre. C’est de l’eau, de la chaleur, de l’air et de la terre. Un jardin, c’est aussi du sens. Le ryhtme de la nature, un projet, un dessin. Je le vois bien à ma petite échelle: quand le jardin est beau, il m’apaise, il emplit mon regard de couleur et de lumière, il m’émeut. J’y projète tout l’élan que j’ai eu d’y créer de la vie, toute l’énergie que je lui ai donné pour que les plantes croissent et se développent.
J’adore jardiner en famille comme quand j’étais avec mon grand-père, cela fonde une cohésion: l’effort et le dessein sont communs. Le jardin rassemble, il donne le lien et offre les possibilités de communiquer avec l’autre. Il permet d’anticiper l’avenir (il faut bien prévoir ce que la plante veut) et quand on le fait en famille, on discute, on rêve ensemble.
Anne Ribes a créé Belles Plantes le 1er août 1997. Partant de la Pitié-Salpêtrière, cette association s’est donnée pour but de saisir les mètres carrés disponibles au sein des hôtpitaux pour enfants ou personnes âgées et d’offrir à l’équipe soignante un outil hortithérapique. Le pari? Il découle de récentes études en neurosciences: “Nous posons comme hypothèse (…) que les rythmes de la vie, dans leur complexité, sont garants de notre santé.”( Anne Ribes)
Depuis 1997, un jardin de 50 mètres carrés réjouit et ouvre à la vie les petits malades de la Pitié Salpêtrière. Une fois par semaine, une groupe d’enfants s’ébat au milieu du “Potager”, en contact direct avec leurs sensations et leurs émotions. Anne Ribes ne leur interdit rien: s’ouvrir à la nature, expérimenter le contact direct est d’une grande importance dans l’expérience de ces enfants en souffrance psychique. Alors, ils y vont: pieds et mains nues, on goûte, on respire, on teste.
Le jardin permet également à ces enfants malades de devenir à leur tour des soignants. Ils prennent soin de petites choses fragiles, isolées parfois, vivantes et de grande sensibilité…
Les plantes, c’est magique, pour cela.
“Le jardin est un espace de liberté et de plaisir susceptible de leur permettre d’améliorer leur santé et en tout cas leur rapport quotidien à la vie et au monde.” (Anne Ribes.)
Aujourd’hui, l’expérience se poursuit sous différentes formes: L’association Belles Plantes a crée un jardin au sein de l’hôpital Fernand Widal et un jardin des Ages au service de gérontologie de Renouillers (hôpital Louis Mourier à Colombes) où se rencontrent personnes âgées et enfants de maternelle. La fondation Truffaut s’investit dans ce type de projets et soutient 7 associations oeuvrant en hôpital ou en écoles spécialisées, par exemple…
Tu peux retrouver les actions de la Fondation Truffaut et y participer sur ce lien. Tu peux approfondir le sens de ce que j’ai essayé à mon moindre niveau d’expliquer ou de te faire ressentir en lisant les deux livres d’Anne Ribes:
Si tu as un projet, tu peux contacter Anne Ribes aux Belle Plantes et le lui soumettre…
Tu peux également suivre le blog Le Bonheur est dans le jardin, qui décrit les expériences de jardins thérapeuthiques dans le monde entier ou tout simplement le bonheur que le jardin peut apporter à tous…
Très belle initiative, magnifiques photos, merci beaucoup pour ce moment de grâce…
@Padawan: il y a quand même des gens formidables. Cela me rassure un peu étant donné tout ce qu’on lit à droite à gauche.