(pardon pour les photos qui suivent, elles proviennent de mon téléphone: j’ai toujours scrupule à prendre mon appareil photo au restaurant, j’ai peur de déranger avec le déclencheur :-(… )
Il n’y a pas à dire, au restaurant, même avec le chef le plus talentueux du monde, si la salle ne suit pas, le dîner est raté. Je ne dirais jamais assez l’importance de ceux qui t’accompagnent durant une soirée ou un séjour. Ils ont un rôle clé. Or quand une maison arrive à conjuguer tous les aspects de l’excellence avec ce type de service terriblement agréable… Franchement, il faut tirer son chapeau au personnel du Relais Bernard Loiseau. Leur qualité de service est à la hauteur de la cuisine 3 étoiles du Chef Patrick Bertron.
Décontractés, souriants, sincères, exprimant chacun leur personnalité… sans jamais de familiarité, s’adaptant à chaque convive, ils transmettent le plaisir d’être là, de jouir d’une belle soirée, de déguster les mets qu’ils nous servent. Leur spontanéité, leur professionnalisme. Je crois que depuis Taillevant, je n’avais pas été enchantée comme cela d’une salle. Quel bonheur de passer une soirée en leur compagnie!
Jeff dirait que je suis dithyrambique: mais c’est à la hauteur du grand éclat de rire que je ressens intérieurement quand je pense à la soirée merveilleuse que j’ai passée au restaurant du Relais Bernard Loiseau. Tu sais, ce rire magnifique qu’arbore Bernard Loiseau sur beaucoup de photos… il est toujours présent, avec cette énergie et cette passion communicative. De l’assiette à la main qui la pose devant toi. De Patrick Bertron à toutes les personnes qui prennent son relais en salle… Vraiment. Cette maison… qu’est-ce que j’ai hâte d’y retourner, je m’y suis sentie tellement heureuse.
Nous avons pris l’apéritif devant le feu de cheminée, en amoureux… chacun un verre de kir royal à la crème de framboise et romarin (je crois…) et crémant de bourgogne Bernard Loiseau (très bon, du reste, je suis allée en acheter le lendemain à la boutique). Les amuse-bouche que j’avais vu se préparer en cuisine sont d’une grande finesse: une mousse de saumon toute délicate, une carotte très élégante et une petite croquette au poisson. J’ai adoré les gougères: elles sont aériennes, coupées en tronçons car montées sur une pâte feuilletée. C’est superbement léger en bouche.
Dans le séjour Astuces de Cuisine, est servi le menu Nationale 6. Il change régulièrement et met en valeur les mets emblématiques de la maison: le produit de saison, les cuisses de grenouille, le poisson. Comme notre cours Astuces de Cuisine était basé sur les asperges, le chef a pris soin d’échanger l’entrée pour ne pas nous resservir des asperges comprises normalement au menu. Nous est servi de petites cuisses de grenouilles, en raviole ouverte, avec une tombée de petites blettes à la sauce poulette. Les blettes sont délicieuses, j’adore la sauce (tout au long de ce repas, d’ailleurs, je vais me délecter de ces sauces onctueuses comme des jus courts mais douces, pas trop corsées, relevées sans agressivité… l’entrée en matière ayant été cette sauce d’asperges que nous avons dégustée en cuisine…).
Le sommelier nous a concocté une dégustation au verre spécial Bourgogne, sur notre demande. Ne pas bouder son plaisir sur ces vins complexes et délicats qui s’accordent avec la finesse de la cuisine. Nos cuisses de grenouille sont ainsi accompagnées d’un Hubert Lamy, Saint-aubin 1er cru « derrière chez Edouard » 2012. Il est frais à l’attaque puis s’épanouit dans le gras et la minéralité. C’est le chardonnay comme je l’aime, évolué et suave.
Nous avons dégusté ensuite une lotte en médaillon, avec de petites carottes et une sauce matelote. C’est peut-être le plat qui m’a le moins plu, peut-être parce que j’ai tellement surfé sur la surprise et l’enchantement en 24h, qu’il ne m’a pas assez marqué en bouche pour me dire: ah, ça c’est terrible. Mais tu vas dire, si je ne te dis pas les choses avec franchise, que j’ai mis mon objectivité au placard, tant j’ai passé un bon moment. Alors, je te dis: oui, bon… C’était un excellent poisson. Mais sans plus.
Le vin qui l’accompagne par contre: wahou. Un Nuits-Saint-Georges blanc « les Terrasses » 2011 de Château Gris, au nez explosif ! Il est ampli de fleurs, d’aubépine, d’acacia, il est dans les fruits secs et les épices, sa bouche est charnue, présente, tapissante… Je n’avais jamais goûté de Nuit-Saint-Georges blanc: c’est une réelle découverte.
Notre plat suivant est une viande de Black Angus qui m’a surprise car elle est servie sur un tartare de boeuf tiède. J’ai particulièrement aimé ce plat qui apprivoise bien la viande et la rend délicieusement légère. Je l’ai savourée avec un Gevrey-Chambertin Bernard Loiseau 2009. Mais comme j’avais encore la bouche pleine de mon Nuit-Saint-Georges, je n’ai pas pu le goûter à sa juste valeur.
Le chariot des fromages nous est servi à point: l’époisses est parfaite, coulante avec un peu de fraîcheur à coeur. Un vrai beurre… que j’ai accompagné du Nuit-Saint-Georges que j’avais un peu mis de côté en prévision des fromages ;-)!
Quant au dessert, c’est le type de dessert bienvenu en fin de repas, un belle acidité, ce qu’il faut de croquant et de la légèreté. Une île flottante au combava, crème et sorbet à la façon d’une tarte au citron que j’ai vraiment apprécié.
Nous sommes revenus à notre petit coin de cheminée, pour une tisane et un marc de Bourgogne Chassagne… Jeff m’en a un peu voulu de lui avoir reproché d’avoir mangé tout le beurre à table… (on te sert un Deux-Sèvres et un Jura trop tentant pour mon gourmand). Et nous avons retrouvé notre lit, repus, heureux… avec la perspective du beau temps le lendemain (la météo sur ton oreiller, j’adore).
PS: Encore une fois, un très grand merci à toute l’équipe du Relais Bernard Loiseau pour cet accueil…exceptionnel!