
Les Marais Salants de Jean-Pierre Tessier
Mise-à-jour 2021 : Cet article sur le sel de Noimoutier pourra être complété en lisant également le post sur la mer XXL.
Vous connaissez une blogueuse qui demande à corps et à cris qu’elle préfère ne pas faire du vélo pour aller visiter les marais salants? Eh bien, ci-devant Manue notre curieuse en lice: “Oh, oui, allons voir les marais salants, j’ai jamais vu…” 🙂

Nous dérangeons une échasse banche mâle…
En avant, à la suite du très gentil Jean-Pierre Tessier dans les petits chemins de terre de la côte ouest de l’île. La découverte valait le détour. D’abord le calme est absolu, ensuite, on comprend un peu mieux comment se récolte le sel.

En hiver, l’eau de la marée a complètement recouvert les marais salants. Les bassins inondés sont préparés au printemps: notamment avec la réfection des diguettes d’argile.
L’eau de mer est guidée par de petits canaux et bassins par gravité (la pente est imperceptible à l’oeil mais les sauniers creusent l’argile des bassins pour que l’eau en fasse le tour…).Car l’eau fait bien le tour des bassins, elle n’est piégée que grâce des mini-barrages en bois.

Une ételle
L’eau arrive enfin dans les Oeillets, qui sont les derniers bassins. Ils ont une forme convexe. Elle y stagne une fois les petits barrages fermés et alors s’évapore. La concentration en sel fait qu’il se cristallise.

D’abord en surface, se forme la fleur de sel, que le saunier récolte surtout sans toucher le fonds avec sa lousse (énorme grand rateau plat). C’est ce qui fait la pureté de la fleur de sel: elle est blanc immaculé, non souillée des terres d’argile, très concentré en sel et plus fine en goût. Elle est aussi plus chargé en oligo-aliments et en minéraus. Pour en garder toutes les qualités, le saunier la dépose dans des paniers au soleil pour qu’elle sèche.

Enfin, l’eau totalement évaporée, laisse une couche de sel sur l’argile. Le saunier récolte ce gros sel avec une ételle (sorte de rateau dentelé). Il sèche en petits tas sur les diguettes. Le sel n’est pas lavé ou traité, du coup, il garde ses qualités en zinc, cuivre, fer et manganèse, ce qui le rend particulièrement riche. En plus, il est récolté tous les 2 jours (on dit qu’il est tiré). Le tout à la main, bien sûr: pas de mécanisation.

Jean-Pierre Tessier et sa lousse.
Jean-Pierre Tessier prend un très grand soin de ses salines: il habite d’ailleurs en face (la petite maison bleue traditionnelle que vous apercevez au fonds). Il s’empourpre parfois de l’incivilité des visiteurs qui lancent leurs chiens dans les salines (ils détruisent tout et surtout, c’est dégueulasse: un pipi de chien dans le sel!). Il aimerait aussi qu’on le salue gentiment quand on le regarde travailler, pas qu’on le photographie comme une bête curieuse. alors pensez-y si vous y allez, car il est fort sympa et quand on s’intéresse à ce très beau métier, franchement, il n’est pas du tout avare d’explications…
Demain, on passe à la Bonnotte…
Superbe reportage 😉
Et superbes endroits que les marais salants…. Je connais ceux de Ré