Le Cinquante pour boire un verre

Depuis le temps que je te parle du Padawan (Clémence pour les intimes), il fallait bien que je lui laisse assaisonner ce blog d’un grain de sel de temps en temps… Voici sa voix, donc, ou sa plume (qu’elle a fort jolie) et son récit d’une sortie entre copines au Cinquante, bar de quartier:

Au départ, je devais faire une revue sur un resto. Un billet documenté, photo à l’appui, avec un avis objectifs type “client mystère”.

En fait, je vais épargner à cet endroit une longue tirade aussi triste que son riz au safran, aussi hautaine que sa serveuse et aussi plombante que son addition. Fort heureusement, rien n’a pu entamer le plaisir que nous avions, l’amie que je retrouvais ce soir là et moi, de passer la soirée ensemble.
Ainsi la proposition d’aller boire un dernier verre ailleurs a fait l’unanimité, même si à deux, j’avais pas de mérite.

Nous voici donc en goguette le long du Canal Saint Martin, quartier parfaitement étranger à mes habitudes, profitant d’un vendredi soir doux comme un pyjama en pilou. Force était de constater que nous n’étions pas les seules à avoir envie de nous la jouer “toi aussi commences ton ouikenne en terrasse / au bord de l’eau/ en mode été indien”. La preuve: pas de place pour glisser nos charmants postérieurs au comptoir de chez Prune, le café habituel de mon guide.
Au diable la routine, marchons au gré de nos envies. Croisons le “boumbus” d’une marque de boissons énergétique qui diffusait de la musique étrange (mauvaise?) à des jeunes gens bien motivés malgré l’heure peu avancée.

Le Cinquante bar de quartier

Et puis…. On ne sait pas trop ce qui nous pousse vers un lieu, vers une vitrine dans une rue inconnue.
Nous sommes passées devant. Et j’ai fait un pas en arrière. Une salle grande comme un mouchoir de poche. Quelques tables en formica échappées d’un trou spatio-temporel, un bar aux étagères garnies de bouteilles simples et d’excellente facture, un grand miroir pour refléter la lumière tamisée. Comme ça, tu pourrais penser à un énième truc bobo qui se la pète vintage et qui aurait acheté ses chaises au prix du baril du brut dans une pseudo-solderie. (ouiiiiiiiii, j’adooooooooooooore ces lieux, tu l’auras compris!).
Là, y’avait une âme. Peut-être parce qu’on arrivait à entendre Gainsbourg derrière les conversations feutrées. Ou parce que les deux tauliers avaient l’air gentils dans la vraie vie.

– Et pour ces demoiselles?
– Une caïpi’ et un gin to’ s’il vous plaît.

Merci pour la petite table pour deux derrière la vitre qui n’attendait que nous. Merci, messieurs, pour vos sourires sincères. Merci pour la déco rigolotte et sans chichis. Merci pour les verres bien servis et pas cher qui sont rares dans le quartier (aucune de nous ne conduisait!). Merci pour la musique de Gainsbourg à Brassens en passant par les Stones.
Merci pour cette fin de soirée pleine de chaleur et de simplicité que nous avons peuplée de plaisants piapias .

Nous, on a découvert le Cinquante. Et on y retournera.

Le Cinquante,
50 Rue de Lancry 75010 Paris
Métro Jacques Bonsergent

Ouvert de 17H30 à 2H tous les jours.
Marcello Song System tous les dimanches.
Hanz Paolo (rockabilly) tous les 2°et 4° samedi du mois.
Laurent Courthaliac (piano jazz) tous les 1° et 3° jeudi du mois.

Texte et adresse par Clémence Delacour

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